Si aujourd'hui notre consommation de viande a tant besoin d'évoluer, c'est à la fois parce que nous ne considerons pas l'animal dont est issue la viande, mais surtout parce que cet animal est perçu en tant qu'autre. Afin de modifier cette relation, nous devons construire un futur commun entre le je de l'homme et l'autre de l'animal.
Cette future consommation de viande se fonderait sur la considération de l'énergie de la vie, symbolique et organique. Il s'agit de regarder l'animal durant sa vie, d'observer ses mouvements volontaires et involontaires pour par la suite rentrer dans le détail du dynamisme du muscle. Ces observations permettent de dessiner la cartographie énergétique de l'animal, qui devient le guide de découpe initiale de l'animal. La découpe prend en compte à parts égales l'anatomie de l'animal ainsi que l'énergie et le dynamisme des différents muscles.
Dans un premier temps, lors de la commercialisation de l’animal en boucherie, l’espace est dessiné afin de mettre en avant six catégories énergétiques. Chaque catégorie a sa propre vitrine où les morceaux qui la composent sont présentés selon le niveau d’énergie qu’ils contiennent. Ici, le client choisit un morceau moins pour le goût que pour l’énergie qu’il souhaite incorporer. Les vitrines sont accompagnées par trois styles de billots de découpe, dessinés selon la quantité d’énergie déplyée par le boucher, mais aussi présente dans le bois du billot et le muscle de l’animal.
Cette réflexion sur l’énergie se poursuit jusque dans la cuisson, interrogée selon l’énergie dégagée lors de l’interaction avec la viande. Ce cheminement se conclut à travers le choix de végétaux qui accompagnent le muscle, où l’énergie de la vie et l’énergie de l’être vivant jouent en harmonie.