Cartographie intertidale : Algue, bien commun


Chloé Chevron

1.-Image-de-présentation

Vus du ciel, les paysages terrestres paraissent organisés et structurés. Les champs forment des aplats géométriques allant du vert au brun. Les forêts, d’un vert plus soutenu, tracent des formes organiques sur cette grande feuille de papier qu’est le territoire. Les villes façonnent des îlots gris tournées vers les côtes ou repliées sur elles-mêmes dans les terres. Les routes délimitent tous ces espaces en ébauchant leur contour. Un graphisme se construit, façonné par l’être humain, visible du ciel.

Et puis, notre regard se tourne vers la mer. L’organisation logique et rigoureuse de l’être humain laisse place à une vaste étendue bleue. Pourtant, n’y aurait-il pas non plus une organisation naturelle en dessous de l’eau ?

La flore marine se répartit aussi jusqu’à vingt mètres de profondeur en fonction de différents critères : la capacité à résister à la déshydratation le temps d’une marée basse, l’équipement pigmentaire, l’amplitude des marées, la configuration de l’espace et la luminosité liée à l’orientation du lieu. En haut de l’estran, par exemple, c’est le territoire des algues vertes. Le Kombu Breton, algue brune, sera, quant à lui, situé sous l’estran, à l’étage infra-littoral. Une hiérarchisation marine se met en place et évolue au fil des saisons.

Un paysage marin se dessine, plus désordonné que sur terre mais pourtant tout aussi logique.

C’est vers la cartographie de cet écosystème que tend mon projet.
En cartographie, les légendes sont souvent représentées par des rectangles colorés. Pour cette cartographie intertidale, la technique choisie est celle de l’empreinte. Des légendes texturées permettent ainsi d’appréhender les variétés d’algue par l’intermédiaire de leur texture et non plus de leur couleur.

Cette technique me permet aussi de faire varier les échelles.
Les algues se répartissent le long de l’estran jusqu’à 20 mètres de profondeur. L’espace intertidale se délimitent en trois étages en fonction de l’influence marine et de la durée d’émersion :
· L’étage supra-littoral immergé seulement lors des grandes marées.
· L’étage médio-littoral constamment balayé par les marées et subdivisé en trois niveaux : inférieur, moyen, supérieur.
· L’étage infra-littoral qui se divise en deux niveaux : inférieur, supérieur. Le niveau supérieur n’étant émergé qu’aux grandes marées.

pelvetia-caniculata-empreinte-texturée
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Légende-dessinée
fucus-spiralis-légende-texturée
fucus-serratus-légende-texturée