« Il y a, d’une part, ce qui tend vers le haut et, de l’autre, ce qui tend vers le bas : le vertical et l’horizontal, Haut et Bas, à la fois s’opposent et se répondent. Ou encore il y a, d’une part, ce qui est immobile et demeure impassible et, de l’autre, ce qui est constamment mouvant, ne cesse d’ondoyer ou de s’écouler : la permanence et la variance en même temps se confrontent et s’associent. Ou, aussi bien, il y a ce a forme et fait relief et ce qui par nature est sans forme et épouse la forme des choses : l’opaque et le transparent, le massif et l’épars, le stable et le fluide se mêlent l’un à l’autre et se rehaussent. Ou, enfin, il y a ce qu’on a frontalement devant les yeux et qu’on regarde et ce qu’on entend de divers côtés et dont le bruissement parvient à l’oreille : la vue et l’ouïe sont également sollicitées. »
Suite à la découverte de ce texte, extrait du livre Vivre de paysage de François Jullien, j’ai pris conscience que les paysages sont les fruits de mise en tensions perpétuelles entres différents acteurs.
Le projet Diorama s’inscrit dans cette volonté de mettre en évidence ces mises en tensions qui dessinent nos paysages. Huit phénomènes géologiques ont alors été étudié dans le cadre de ce travail : l’érosion, l’évaporation, le polissage, la cristallisation, le plissement de roches, la fonte, les stalactites/stalagmites et la stratification. Chacun étant de véritable témoin de ces jeux de corrélations continus.
L’expérience vous invite à entrer dans un paysage en cours de construction. Tel·le le·a géologue, respectant le cycle de la nature, vous pourrez prendre le temps d’observer différents phénomènes géologiques qui donneront forme à un paysage comestible. Vous pourrez alors goûter le paysage et participer, inévitablement, à sa destruction.