Zostère

Un tiers lieu agricole, culinaire et culturel 

Diplôme Capucine Brice

ZOSTÈRE  / Cultiver pour protéger, cultiver pour restaurer

ZOSTÈRE est un projet prospectif né d’un travail de recherches et de rencontres transdisciplinaires (science, art, ostréiculture, artisanat, institutions locales...) autour de la zostère marine du bassin d’Arcachon*. Ce projet ouvre des possibles pour penser l’alimentation de demain en alliant durabilité, adaptation à l’évolution des littoraux et engagement environnemental. Les enjeux géopolitiques, agricoles et écologiques actuels imposent de repenser notre rapport à l’alimentation et à sa production afin de proposer une nouvelle manière d’habiter, de créer, de cultiver et de vivre en lien avec le vivant. 
ZOSTÈRE est conçu comme un tiers-lieu agricole, culinaire et culturel. Ce projet poétique et politique se veut modulable et transposable dans différentes régions, en proposant le développement de l’aqua-permaculture** littorale. 

La zostère est une graminée marine, elle produit des graines qui s’apparentent au riz ou au blé. La zostère pousse dans l’eau salée à 3-4 mètres de profondeur dans les mers de l’hémisphère nord. Ces graines étaient consommées par le peuple Mexicain Comcaàc pendant plus de 400 ans. Leur potentiel nutritif est deux fois supérieur à celui du riz. La capacité de cette plante à capter et à transformer le C02 en oxygène,  ainsi qu’à se développer sans engrais ou intrants chimiques, en fait un « riz-marin » d’autant plus intéressant – raison pour laquelle Angel Léon, chef cuisinier Espagnol triplement étoilé, a lancé un projet de recherche pour cultiver la zostère en Espagne. 
Les zostères forment des prairies sous-marines, supports de véritables lieux de vie permettant le déploiement de la biodiversité. Les herbiers se voient fortement régresser dans le monde entier depuis une vingtaine d’années, ils perdent en densité et doivent s’adapter aux changements climatiques brutaux. The Zostera Experimental Network (ZEN), réseau international de scientifiques et d’écologistes, travaille à leur protection et leur restauration.

Le public de ce tiers-lieu «ZOSTERE» peut ainsi découvrir les zostères par différents prismes, comprendre les relations entre le sauvage et le cultivé, à travers un parcours visuel, culinaire, artistique et architectural qui met en lumière la poésie du végétal et sa nécessité. Ils peuvent déambuler entre micro-architectures didactiques, sculptures, espaces de culture, expérimentations agricoles pour la protection du sauvage, expérimentations sur les liens entre les les cultures terre & mer. Des visites organisées sont ponctuées de dégustations en certains points permettant d’imager et de comprendre par les sens le potentiel visible et invisible des zostères pour demain. Ce lieu a pour but de créer des relations transdisciplinaires afin de trouver des réponses logiques aux enjeux alimentaires, faire connaître la zostère, son potentiel de ressource nutritive alternative et la nécessité de respecter l’équilibre du sauvage. 

*en bordure de littoral, à hauteur des anciennes « malines » (bassins de clarification de l’eau des ostréiculteurs), des anciens réservoirs à poissons et marais salants du 19e siècle.
**La permaculture est à l’origine un concept d’agriculture et d’horticulture durable basé sur l’observation et l’imitation des écosystèmes et des cycles naturels. L’aqua-permaculture reprend ce principe, au plus près de l’équilibre écosystémique naturel sous-marin (exemples : culture de zostères en polyculture avec les crevettes grises, mulets, crabes et algues).